Elles doivent être les mêmes que celles que j'ai connues au Vietnam, en les désignant par ces 4 principales espèces : > Les minuscules fourmis gris clair, > Les noires, > Les grosses orangées dites Tisserandes, > Les redoutables petites fourmis rouges (Kiên Lùa) Ces dernières sont très agressives et leur morsure est douloureuse pendant plusieurs heures en provoquant une envie de se gratter (jusqu’au sang). C'est la punition immédiate si on marche par mégarde sur l'entrée de leurs colonies. Elles font leur nid un peu partout en extérieur, en s'enterrant au pied des arbres, et elles ne craignent pas les zones sablonneuses, souvent brulantes. Un vrai danger par rapport aux autres espèces de fourmis. Pour détruire ces nids piégeurs, on y versait un peu d'essence avant de l'enflammer. > Les fourmis noires se promènent au sol, le long des murs, côté Nhà Bêp de préférence. Elles semblent craintives, mais une autre espèce ose affronter les fourmis tisserandes plus grosses qu'elles. Je ne me souviens pas d'avoir été mordu par une fourmi noire. Pour s'en débarrasser, il suffit de pulvériser régulièrement du Fly-Tox sur leurs chemins. > Les grosses fourmis tisserandes sont orangées, de comportement plutôt pacifique envers un être humain, et il faut vraiment les embêter pour que l'une d'elle vous morde avec sa large mandibule. La faible douleur est de courte durée. Autre moyen de défense : Elle split de leur abdomen un minuscule jet d'acide formique. Curieusement, une colonie (avec leur Reine) grimpe sur certains arbres, en rassemblant des feuilles pour en faire plusieurs nids séparés où dans l'un d'entre eux, la reine sera gardée. Si les larges feuilles souples facilitent leurs tâches, ce n'est pas le cas d'autres feuilles assez rigides d'un arbre qu'on avait à l'Hôtel Nautique 2 (sis à l'angle Yersin et Duy-Tan). Cela dit, il y a aucun nid de fourmis tisserandes sur les branches des Badamiers aux feuilles similaires en rigidité, où seules les toute petites chenilles (sous leur protection d'un fourreau conique en " feutrine ") font des trous assez gros en se nourrissant avec ces feuilles. Quant à l'arbre dont j'ignore le nom, il pousse droit, aussi haut qu'un Badamier, aux larges feuilles ovales, donnant des petits fruits ronds, durs, verts, immangeables (et toxiques ?) de la dimension d'un Cochonnet pour jouer à la pétanque. D'ailleurs, on s'en servait pour remplacer un cochonnet perdu ou volé. En fabriquant un grand Lance-pierre, ces fruits pouvaient servir de " munitions "… Pour revenir à ces fourmis tisserandes, elles sont appréciées dans les vergers, car, en protégeant les fruits, elles luttent contre les insectes nuisibles et ravageurs. En fin de vie, la plupart de ces fourmis ont des ailes et s'envolent pas loin avant de mourir. Bel effort collectif des fourmis tisserandes pour plier, puis coller les feuilles en produisant chacune une salive en soie collante. Un ouvrage remarquable qui n'affaiblit pas l'arbre hôte comme le font les chenilles processionnaires avec leurs nids entoilés dans les branches des résineux de préférence. > Les minuscules petites fourmis grises. Ce sont les plus discrètes, les plus rapides malgré leur taille minuscule ; Elles sont actives de jour comme de nuit, avec une détection olfactive exceptionnelle, et sont très envahissantes lorsqu'elles parviennent à l'intérieur d'un Garde-manger. Il ne faut pas mettre ce meuble contre un mur, tout en trempant ses 4 pieds dans des grands bols pleins d'eau avec un peu de grésil, afin que les fourmis ne puissent pas faire leur Pont pour envahir le Garde-manger. (C'est same-same " Cauchemars en Cuisine ") Au sujet de leur capacité à trouver de la nourriture, voici mon expérience en ce temps là, avec 3 personnes aux mains prélavées (avec le légendaire savon de Marseille en cube) : La première prend seulement un paquet de saucisses chinoises séchées (Lap Xuong) et le place dans un sachet en plastique ouvert par la 2ème personne qui, après l'avoir bien fermé, le met dans un autre sachet en plastique tenu par la 3ème personne qui le referme aussi bien, avant de le suspendre avec une ficelle à un nouveau clou installé sur une poutre qui n'a jamais servi à pendre de la nourriture en réserve. (Poutre d'un auvent de la Cuisine) Dès le 3ème jour, il fallait se rendre compte que ces minuscules fourmis sont déjà à l'intérieur du sachet qui contient les saucisses chinoises ! (A croire qu'elles ont aussi une faculté incroyable pour observer nos gestes) Pour débarrasser ces fourmis de la nourriture, il faut la tremper dans une bassine d'eau, tout en écrasant sur vos bras, les multitudes de fourmis qui courent frénétiquement dans tous les sens, sans vouloir vous mordre. J'avais un peu de la peine à devoir tuer ces " gentilles " fourmis qui vivent discrètement en se cachant aux sols et sur les murs d'un(e) Nhà Bêp. ChrisTian PHILIPONET |
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