Récupération de la propriété transformée par ma grand-mère en hameau pour louer aux réfugiés Tonkinois afin d'assurer sa subsistance pendant notre " exil " à Nouméa pendant 2 ans. Senorita ma jument n'était plus à Pasteur où on a trop prélevé son sang ; Mon chien Johnny a été vendu par ma Bà Cù pour être mangé probablement par une tonkinoise qui venait d'accoucher. Mickie, une chienne de race Berger-Alsacien, a remplacé Johnny après la Réouverture de l'hôtel. Etaient nos premiers clients en demi-pension, un gars de la CIA (avec sa mallette à ondes courtes) et un couple du Génie Civil avec leur jolie fille unique Rickie STEVIA. Plus de Dancing avec les nouvelles constructions pour le Bar & Restaurant et une vingtaine de chambres supplémentaires le long de la propriété des FOREST. Pour cet objectif, il a fallu vendre 2 parcelles de terrain le long de Yersin à des vietnamiens qui ont ériger chacun un Mini-Hôtel. La famille de l'hôtel vers la villa des PIETRI avait une fille ainée qui parfois étendait le linge à l'heure de la sieste vers les barbelés qui séparaient sa propriété de l'Hôtel Nautique. Aux rares occasions, je m'arrangeais pour la voir discrètement mais elle me répondait que par un sourire de peur que ses parents nous surprennent. LIEN fréquentait le collège des FAURE car elle parle le français correctement. Après 1975, les Conmunistes l'ont chassé avec sa famille de leur hôtel et je n'ai jamais pu revoir LiEN lors de mes premiers retour au VN alors que j'avais réussi à correspondre avec elle par voie postale depuis la France. Elle était devenue Guide pour les Touristes français et a vite épousé l'un d'eux pour fuir son pays qui n'est pas le " Việt Nam Đời Mới "... Etudes à l'institution Bá-Ninh au lieu de retourner à l'Ecole des Faure devenue un Collège et plus tard un Lycée. Sans questionner mes parents, je suppose qu'on m'a inscrit à Bá-Ninh car je pouvais faire du Basket et du Volley-Ball quotidiennement, tandis que l'établissement des Faure ne proposait toujours pas des heures de Sport. Bá-Ninh où des Vietnamiens suivaient des cours diffusés en français et où j'ai eu d'autres amis que BA (alias Pierre Naudin) dont les 2 frères Long et Chau et un certain Nguyên-van-Binh devenu un jeune officier et qui, en 1965, va me rendre un grand service. Pas de bagarre à notre hôtel pour ou à cause des entraineuses au " Whisky-Co(Ca) "; Sauf un soir avec un Gi à qui ma tête ne lui plaisait pas. Heureusement qu'un mois auparavant, fortuitement j'avais revu cet ancien de ma classe à Bá-Ninh, devenu un officier à la base militaire vietnamienne située en face de la plage de Hon-Chong où pendant une 1/2 journée, nous avions fait de la Musculation ensemble avec la mer en toile de fond. En lui téléphonant sitôt après cette bagarre, il est venu rapidement à l'Hôtel Nautique avec ses gardes armées pour empêcher les MPs (Police Militaire US) de m'embarquer à leur casernement. Attroupement lors de ce nouveau face-à-face tendu, au bord de l'incident diplomatique, au point que le Général Westmoreland (en visite à NHT avec sa femme) a demandé à me voir. Je lui ai répondu que les GI's jouant aux Cow-Boys avec un Pistolet à la hanche, qu'ils le fassent dans la jungle où les Viet-Cong les attendent, et NON dans l'établissement de mes parents qui m'ont confié la gérance. Cette brève rencontre avec ce Général a permis que l'Hôtel Nautique ne soit pas mis " Off Limit "; Mesure qui interdit formellement aux américains de fréquenter un lieu, sous peine de sanctions. (En perdant éventuellement cette clientèle, la faillite de l'hôtel était prévisible) Afin de m'éviter des " représailles ", sa femme et ses 2 enfants avec leurs Gardes du corps, ont pris 2 chambres pendant quelques jours à l'Hôtel Nautique où sont venus également et plus souvent, des francophones " Béret Vert " qui n'aimaient pas trop les Gi's. Par la suite, les mœurs se dégradaient au point que des maris vietnamiens proposaient leur femme aux Gi's pour amasser des USD. Pire et écœurant, on pouvait acheter une Con Gai en guise de SexToy ou d'esclave sexuelle et la revendre plus tard à un autre. Devant cette décadente situation incontrôlable, j'ai décidé d'assurer mon avenir en France en quittant le Viêt Nam à mon tour en 1966, après le départ des FAURE en 1965 qui sont venus à l'Hôtel Nautique avec leur fille unique Dominique pour nous faire leurs adieux. Lors de cette courte visite, j'avais la nette impression qu'ils souhaitaient que j'éprouve un " Coup de foudre " pour Dominique afin qu'elle puisse rester au VN, alors que cette JF avait " disparue " depuis 1951 dans l'internat du Couvent des Oiseaux de Dalat en poursuivant ses études. Au temps de la Petite Ecole de ses parents, Dominique était dans une classe au-dessus de la mienne et je plaignais cette fille, car elle se devait être toujours parmi les 3 meilleurs élèves dans n'importe quelle matière et classe successive. Cela dit, à NhaTrang je ne l'ai jamais vue à la plage ou en ville. Pour la première et dernière fois, pendant 5 minutes sur la longue terrasse de l'Hôtel Nautique, j'ai rencontré Dominique (âgée de 25 ans) qui, bizarrement, ne figure sur aucune des photos prises lors du banquet d'adieu aux FAURE dans l'enceinte de leur établissement scolaire. (Pour les personnes qui ne la connaissent pas, Dominique ressemble beaucoup à sa mère) Bien plus tard, j'ai appris que Dominique est morte quelques années après son retour en France suivi par le décès de sa mère, morte de chagrin ou d'une maladie de langueur. Un an après mon départ pour la FRANCE, mes parents ont confié la gérance de leur Hôtel à un tiers. Entretemps les Séguy sont descendu à Saigon pour reprendre le Snack La Pagode sur la rue Tự Do (ex Catinat) tandis que Yan et Martine (leurs derniers enfants) étudiaient dans cette capitale du Sud VN. De toute façon, on ne pouvait plus ramasser des USD (en coupures de 100) contre beaucoup de Dongs offerts aux Gi's, car dès 1970 l'administration US avait imposé à leurs militaires des Certificats de Paiement, en remplacement des vrais billets en USD, afin de stopper tout trafic qui profitait aussi à l'ennemi... Cette monnaie de remplacement en différente valeur, ne pouvait être utilisé que sur les bases militaires US où jadis de leur PX, via l'intermédiaire des mes amis Ricains, je ravitaillais le Bar de l'hôtel, en Cigarettes & Whiskies, avec de la bonne musique d'ambiance que j'enregistrais sur les bandes de mes 2 meilleurs magnétophones à cette époque (Akai et Sony). Depuis mon adolescence, j'ai une expérience de vie exceptionnellement riche de souvenirs en côtoyant au Viêt Nam et ailleurs, toute sorte de gens de différentes nationalités. ChrisTian PHILIPONET |
© cfnt, Collège Français de NhaTrang