Contrairement aux autres régions du Viêt Nam, la saison des pluies à NHT est plutôt agréable, voir nécessaire pour son bien-être, d'autant qu'elle ne dure que 2 mois, de Novembre à Décembre ; Sauf que pendant ces 2 mois, il y a une baisse de 50 % de la clientèle (et du chiffre d'affaires de l'Hôtel Nautique) permettant indirectement aux domestiques de solliciter à tour de rôle, 3 jours de congés pour revoir leur famille sans attendre la semaine du Têt. Cette pluie tombe par intermittence, en créant une ambiance particulière et/ou un ressenti très personnel. Rien à voir avec la longue triste saison des pluies à Dalat ou le monotone crachin froid du Tonkin. Point de blouson ou gros Pull à porter à NHT mais un simple chandail le soir venu. C'était pendant cette période que ma grand-mère nous préparait aussi du Chè Đậu Đen ! Pendant une partie de ces 2 mois " d'Hiver ", les vagues formaient de gros lourds rouleaux qui font du fort bruit sourd en " martelant " le rivage sablonneux. (Boum..… Boum..… Boum) Fracas bien audible la nuit, au point d'empêcher de dormir ceux qui habitent le long de la plage. Plage désertée qui reflète néanmoins une certaine belle tristesse de " Trời Bảo " à apprécier d'un Quấn Biển avec une bonne soupe ou en grignotant un maïs chaud. Chaque année, il y avait 1 ou 2 morts à cause de ces puissants rouleaux que certains gars comme moi, osait braver. (l'usage des palmes au pied était plutôt un handicap) Il fallait être au moins deux personnes pour pratiquer ce Jeu Mortel qui consiste à passer le rouleau et surtout à revenir ensuite sur la plage, sain et sauf, en utilisant impérativement cette astuce : Dans une série des vagues, il y a une moins forte, la dernière (7ème si ma mémoire est bonne). Il fallait donc attendre celle-là, pour vite entrer dans l'eau, puis (dé)passer la formation de la barre des rouleaux avant de revenir plus tard, mais plus vite encore vers la berge avec une autre 7ème vague car les suivantes devenaient puissantes, au point de vous broyer au fond ou de vous aspirez au moment de sortir de l'eau pour vous maintenir à sa merci. Mais une fois au large, on ne peut pas compter ni (pré)voir cette 7ème vague. Aussi, c'est le rôle de la 2ème personne restée sur la plage pour lever les bras dès la 6ème vague ou rouleau. De surcroît, il fallait être fort en apnée pour le cas où le rouleau maintient sa proie vers le fond. A tour de rôle, on était le Kamikaze ou celui qui reste sur la berge pour donner le signal afin que l'autre puisse revenir rapidement sur la plage, sans risquer sa vie. J'étais encore à l'Ecole des Faure quand je pratiquais ce " Jeu " … Malgré l'astuce en question, on s'est fait quand même quelques belles frayeurs en se faisant surprendre par des " vicieux " méchants rouleaux compresseurs. Dans ce cas, il ne faut pas résister et saisir le bon moment pour s'enfuir de leur mâchoire : JAW !! ChrisChanh |
© cfnt, Collège Français de NhaTrang