L'enseignement de la langue française
au viet nam et ses problèmes


I. Structures et difficultés administratives au V.N.


a) Structures administratives


L'ensemble des personnels détachés et des établissements français d'enseignement dépendaient de la Mission Culturelle française auprès de l'ambassade de France sous la haute autorité du Haut Commissaire de la République.


b) Difficultés administratives


L'École française de Nha Trang, implantée en province est, en fait sous l'autorité sans partage de l'Administration de la dite Province, Khanh Hoà en l'occurrence, si on excepte le traitement mensuel payé en franc français du personnel métropolitain détaché.


Quoiqu'il existe une Administration et un chef de province vietnamiens, les postes clé de la dite Administration sont occupés par des administrateurs civils issus de l'École Coloniale, véritables autocrates particulièrement imbus de leurs fonctions et dépendant eux-mêmes d'un colonel, seul et véritable gouverneur civil et militaire (Nha Trang constitue une des bases logistiques de l'armée en guerre contre le Viet Minh: aviation, marine, commandos etc ... Noter toutefois que sur le plan strictement personnel, mes relations avec les dits administrateurs ont toujours été correctes voire amicales)


Le téléphone personnel n'existe pas: impossibilité de joindre oralement Saigon, ou quelque autre lieu ou qui que ce soit.

Quant au courrier, même familial, il passe, sous prétexte de sécurité militaire, par la censure exercée, en général, par de très médiocres fonctionnaires. Toute correspondance officielle doit suivre la voie hiérarchique qui transite par Huê avant d'atteindre le Chef de la Mission Culturelle.


(Cette organisation administrative ne survivra pas, à quelques importantes exceptions près, à la reconnaissance de l'indépendance du Viet Nam et je parviens à traiter toutes les affaires du Collège directement avec Saigon. Mais ceci est un autre problème.)


Pour les raisons invoquées au chapitre précédent, il n'y a pas de relations entre les différents chefs d'établissement et autres personnels enseignants.


Pendant les toutes premières années de mon séjour à Nha Trang, le temps de mettre en place mon organisation, j'ai assuré l'enseignement dans une classe où se côtoyaient les élèves de connaissances scolaires fort hétérogènes et d'origines ethniques différents (y compris quelques Cham).


Ces années ont été les plus enrichissantes de ma vie professionnelles (entre autres), en dépit des difficultés rencontrées et inhérentes au contexte particulier de la guerre, d'un certain enfermement (voyages, tourismes interdits: les Viets! ), des tensions dans une petite communauté humaine vivant en «vase clos», de la responsabilité d'assurer la pérennité d'une certaine ligne pédagogique dans l'ensemble des classes de l'établissement avec un personnel de plus en plus nombreux et lui aussi de provenance, de qualité très différentes.


II. Environnement social et politique


En 1948 le futur Collège Français fonctionne encore comme une école primaire de France exportée en territoire étranger et – à quelques exceptions près – n'y sont admis que les enfants des familles françaises (ou apparentées: anciens comptoirs français de l'Inde).


Les choses vont beaucoup changer au long du compliqué et difficile cheminement du Viet Nam vers son indépendance totale (de l'échange de lettres entre Vincent Auriol, Président de la R.F. et Bao Dai, Empereur – 8 mars 1949 – à la proclamation de la République du Viet Nam par Ngô Dinh Diêm le 26 octobre 1955 ).


Il ne restera, très vite, à Nha Trang que de très rares familles métropolitaines françaises avec enfants scolarisés et, par voie de conséquence, l'afflux des jeunes vietnamiens ne cessera de s'accroître, nécessitant la construction et l'ouverture annuelle de nouvelles classes.


Les familles des élèves appartiennent à ce qu'on appelle la «classe moyenne»: fonctionnaires, médecins, pharmaciens, commerçants voire militaires (officiers). Beaucoup de ces familles sont parfaitement francophones, voire francophiles, mais peu à peu augmente le pourcentage des parents ignorant la langue française. Il y aura même des chinois, en période de tensions politiques du Viet Nam avec la grande sœur voisine. S'y ajouteront, plus tard, quelques américains (conseillers, voire militaires). Mais seuls les enfants du Viet Nam termineront leurs études dans les collèges et lycées français.


Cette sélection par la situation sociale des familles, la culture et l'argent, car l'enseignement est payant pour les élèves non français, nous a conduit à une expérience intéressante dans la classe préparatoire à l'entrée au CP (créée par mes soins pour l'initiation aux français des enfants du Viet Nam âgés de cinq ans) pour tenter de donner à notre enseignement un aspect moins élitisme: quelques enfants de familles typiquement incultes ou sans ressources y ont bénéficié d'une bourse: l'expérience n'a pu être longuement poursuivie car aucun des enfants issus de ces milieux n'a réussi à appréhender, même les rudiments du français. Par contre la même expérience avec l'ouverture des classes de 7ème et 6ème spéciales a parfaitement réussi avec des enfants issus de milieu évolué. Comme quoi, il apparaît une fois de plus, que le fameux problème de l'«égalité des chances» si cher à certains philosophes politico-pédagogiques n'est pas près d'être résolu!


Le Collège et la politique: malgré tous nos efforts pour maintenir notre enseignement et notre établissement en dehors du contexte militaire et politique, le Collège a connu des moments de grande tension liés à l'affrontement guerrier, aux aléas des relations politiques entre le Viet Nam et la France, aussi bien aux crises intestines, sans toutefois, que son existence, à mes yeux, ait paru sérieusement compromise.


Il ne faut pas oublier, toutefois, que si le Collège et la petite communauté française souffraient des conséquences des événements en cours, ils ne connaissaient rien (ou bien peu, et surtout d'officiel) des causes des tensions en découlant: isolement loin de la capitale, isolement dans la cité, aucune source d'information orale, écrite ou visuelle.


Il me paraît, toutefois, important de souligner que, pour l'essentiel, et si l'on oublie l'«enfermement», le quotidien du corps enseignant à Nha Trang, n'a guère souffert, sinon psychologiquement, au long de mon séjour. Je me bornerai donc à ne noter que deux épisodes, disons difficiles.


Le premier se situe dans les années 1953-1954, en relation avec les événements du Tonkin et la partition du Viet Nam: sporadiquement on assiste à des mouvements de foule, des meetings sur le stade municipal avec orateurs «enflammés», proclamations belliqueuses de circonstance contre les «colonialistes», voire, semble-t-il d'après ce qui m'a été rapporté, des menaces visant les français. 


Cette poussée de fièvre n'ayant eu aucune incidence directe sur le fonctionnement de Collège, je ne crois pas nécessaire de vous décrire toutes les péripéties héroï-comiques. Mais je noterai cependant qu'en aucun moment, et quel que soit le niveau de tension, je n'ai jamais eu la sensation que les français et notre enseignement aient connu un réel danger.


Par manque de documents, je ne saurais préciser la date des manifestations «estudiantines» (plutôt scolaires en ce qui concerne Nha Trang) qui, autant qu'il m'en souvienne ont accompagné une révolution intestine et, elles aussi, plus bruyantes et folkloriques que dangereuses; en tout cas, au plan local, selon mon point de vue, dans les mêmes circonstances le Collège français de Tourane eut à déplorer quelques dégâts.


Sans entrer dans un long développement, je noterai simplement que, longtemps à l'écart des défilés accompagnés de slogans, souvent anticolonialistes, le Collège français se trouva un matin assiégé par une importante cohorte de jeunes vietnamiens de tous âges appelant mes élèves à la rejoindre.


Le sitting très bruyant menaçant la paix du Collège dont l'ensemble des classes fonctionnait normalement avec un effectif complet, je parvins avec un peu de diplomatie et certainement parce que mes interlocuteurs n'étaient pas animés d'intentions «d'en découdre», je parvins à rétablir le calme sans que le moindre mouvement ne se manifeste intra-muros, ce qui ne m'empêcha pas d'élever une sévère protestation auprès de l'Autorité locale.


En conclusion, la vie scolaire du Collège français n'a jamais souffert de politisation. Quant au personnel, métropolitain ou local, enseignants ou autres, je n'ai jamais eu connaissance qu'il ait eu une implication quelconque dans la politique du Viet Nam. D'ailleurs nous avons toujours insisté sur la règle impérieuse de la stricte neutralité demandée à chacun.


III. Le Collège français et son enseignement


Au plan pédagogique le Collège s'est voulu novateur dans tous les secteurs.


Cette rubrique justifierait un long exposé; l'essentiel de mon activité pédagogique, culturelle,..est relaté dans la page 'Historique' du site web du Collège français de Nha Trang.


Il est certain que la pédagogie active que j'ai proposée aux enfants dès mon arrivée, (et que je me suis, par la suite, efforcé de faire adopter par l'ensemble du personnel enseignant), a reçu l'adhésion inconditionnelle des familles et mes anciens élèves me parlent encore avec enthousiasme des différentes activités et responsabilités qui leur étaient proposées dans les classes aussi bien «normales» que dites «spéciales».


Les résultats se sont donc révélés très satisfaisants puisque les chefs des lycées de Saigon ou Da Lat se félicitaient de pouvoir accueillir mes «ressortissants» pour la poursuite de leurs études secondaires. Quant à l'ensemble des chefs de Mission qui se sont succédés au long de mon séjour, il m'a toujours accordé une liberté d'action totale, maintenu dans le même poste et facilité ma gouvernance.


Méthode et techniques pédagogiques: ainsi qu'il est dit plus haut, le but de notre pédagogie, apparemment révolutionnaire, était d'impliquer l'élève dans son devenir.


Il apparaissait essentiel de conduire l'enfant à comprendre qu'il devait abandonner son rôle d'auditeur passif dont le seul effort se réduit à «régurgiter» ce «que le maître a dit» et l'encourager à adopter l'attitude et le comportement d'un authentique acteur de la vie de la classe.


C'est dans cette optique qu'ont été introduites dès mon arrivée (et pratiquées avec plus ou moins de bonheur selon la formation pédagogique et la qualité des maîtres) diverses techniques non seulement attrayantes mais surtout facteur d'émulation et de progrès personnel: journal scolaire, correspondance entre écoliers vietnamiens et écoliers de France, échanges divers avec des classes de France, visites préparées puis commentées (institut Pasteur, institut océanographique, plantation d'hévéas par exemple), compte-rendus, discussions et corrections collectives.


Il est certain que tout cela nécessitait de la part des maîtres et professeurs un effort de préparation en amont très important: consultation de journaux pédagogiques mis à leur disposition, tenue d'un journal de classe quotidien, fiches de travail.


Ainsi qu'il a été déjà souligné et tout en respectant au maximum les programmes et instructions officiels il faut noter que notre établissement bénéficiait non seulement d'une large liberté d'action mais encore du soutien de toute la hiérarchie (chef de Mission, inspecteur d'académie, inspecteurs de l'enseignement primaire, voire des inspecteurs Généraux en tournée).


IV. Relations au sein des classes


Aucune discrimination entre les différents élèves quelle que soit leur origine n'aurait pu être tolérée. Seuls travail et comportement individuel conditionnaient les relations au sein de la classe.


Le maintien d'une discipline assez stricte mais bien expliquée et acceptée n'a jamais figuré parmi les priorités du chef d'établissement et la tradition asiatique du respect de l'élève envers LE maître, en l'occurrence français, ne nous a jamais semblé entachée de déviation.


Par contre les cours de vietnamien ont parfois nécessité une vigoureuse remise en ... ordre. Le phénomène trouve son explication, à défaut de justification, dans le peu d'intérêt porté par les deux parties à la discipline enseignée.


La langue vietnamienne figurant comme deuxième langue ... étrangère (!) au programme, les enfants (à tort! ) s'y intéressaient peu et, par ailleurs la conscience professionnelle des maîtres ou professeurs de langue laissait beaucoup à désirer comme l'ont prouvé plusieurs inspections d'experts en la matière.


Il faudrait s'adresser aux anciens élèves pour connaître ce qu'il en était de leurs relations avec leurs camarades français. Quoi qu'il en soit, nous n'avons jamais perçu de comportements répréhensibles même lorsque la tête de la classe était occupée par un vietnamien ou une vietnamienne à l'époque de la création de l'établissement et la mixité s'est toujours révélée sans problème.


V. Niveau et compétences des élèves


Il est impossible de développer ce paragraphe et d'établir une comparaison entre élèves vietnamiens et français, l'essentiel de l'effectif, sinon la totalité était autochtone.


On peut toutefois indiquer, et la raison en paraît évidente, que les élèves «vietnamiens» ne baignant pas en permanence dans un environnement français avaient à surmonter un handicap important dans l'appréhension et l'utilisation de la langue véhiculaire de notre enseignement. Il en résultait normalement qu'ils réussissaient mieux dans les exercices écrits que dans l'expression orale*, en grammaire qu'en rédaction,dans les disciplines scientifiques que dans les matières littéraires.


(* A une certaine époque où j'avais créé des cours de français du soir ouverts aux adultes – surtout des mères de famille – et qui connurent un grand succès – comme d'ailleurs des cours de français diffusés quotidiennement sur la radio de Saigon et en province d'après mon livre «Anh et Nguyet en famille», j'ai pu constater que les élèves du lycée vietnamien qui s'étaient inscrits à ces cours, s'intéressaient surtout aux problèmes grammaticaux et assez peu au perfectionnement de l'expression orale.)


Observation intéressante concernant le Collège français de Nha Trang: les élèves issus de l'enseignement vietnamien et entrant en 7ème spéciale sans la moindre connaissance de la langue française en possèdent, lorsqu'ils arrivent en 5ème normale, une maîtrise au moins égale et, souvent supérieure, à celle de leurs camarades ayant suivi l'ensemble de la filière depuis la 11ème.


Explication: tout au long de la 7ème puis de la 6ème spéciales (20 élèves maximum) ils ont été soumis à longueur de journée scolaire à l'utilisation intensive d'exercices d'utilisation orale du français (six séances quotidiennes de conversation par semaine, deux séances de lectures expliquées, une séance de récitation, une séance de vocabulaire, auxquelles s'ajoutent rédaction, grammaire et dictée. Noter la suprématie de l'oral pratique sur l'écrit technique).


En ce qui concerne l'appropriation du français, on peut souligner qu'elle est conditionnée en partie, par le niveau social, la culture des familles et les rapports de celles-ci, plus ou moins amicaux, avec des français (ainsi, à Nha Trang réception non officielles et repas réunissaient, assez souvent familles évoluées et enseignants et s'ajoutaient aux rencontres à l'occasion des réunions de l'Association des parents d'élèves très impliquée dans la vie du Collège, aux Noëls, distribution des prix et autres fêtes).


On notera à ce sujet que le succès de la langue française auprès des familles des élites vietnamiennes, tenait aussi, à son introduction en Indochine dans un passé fort lointain, donc à une certaine habitude de cohabitation, de l'entendre, voire de l'utiliser, et sans doute, à une certaine affinité d'être entre vietnamien (du sud) et français.


Pour répondre à la question concernant ce qu'attendaient nos élèves de la langue de leurs études: imprégnation profonde ou simple «vernis», sans entrer dans un long débat, on ne doit pas perdre de vue que l'étude d'une langue et la motivation plus ou moins profonde qui la conditionnent ne relève jamais de l'acte gratuit, mais le plus souvent, surtout à son niveau basique, d'une nécessité vitale (exemple de prisonniers de guerre français en Allemagne dans les années 1940-45) et sans doute, toujours de son utilité culturelle ou mercantile: on pourrait en multiplier les exemples, tant ils sont innombrables.


En ce qui concerne nos élèves, ce caractère «utilitaire» est indéniable avec, semble-t-il, deux cas de figures:


a) la langue française est le sésame ouvrant la voie du baccalauréat dont l'obtention, pour ceux qui refusent ou ne peuvent, s'expatrier est synonyme soit, de la poursuite d'études intra-muros, soit de fonctions gratifiantes au plan financier et social au Viet Nam. Dans cette optique il y a fort à craindre qu'à plus ou moins long terme, s'écaille nettement le «vernis»


b) La langue vietnamienne étant essentiellement une langue de «bonnets rouges», une langue «littéraire», pour les élèves désireux de découvrir des horizons nouveaux et surtout des connaissances extrêmement pointues, la langue française au niveau d'études supérieures littéraires et scientifiques fournit à ces utilisateurs un outil et un vocabulaire parfaitement adapté aux techniques les plus élaborées du monde moderne, ce, dans un pays connu et apprécié de beaucoup de familles vietnamiennes et avec lequel on entretient de vieilles et intenses relations, certes, souvent compliquées, conflictuelles, mais ayant fait leurs preuves et résisté à bien des tempêtes.


Dans cette optique la langue française ne saurait être considérée comme un «vernis», nos anciens élèves en ont parfaitement assimilé toutes les subtilités et la pratiquent avec une parfaite aisance; elle devient LEUR seconde langue ... naturelle.


Ceux-là, et nous en connaissons quelques-uns, peuvent être considérés comme les membres à part entière d'une nouvelle génération des élites de demain de la mère patrie.


Et nous y aurons aidé, si modeste soit notre contribution.


(Signalons qu'au terme d'accords franco-vietnamiens, un certain nombre de jeunes scolaires vietnamiens, parmi les plus doués et les meilleurs, sont admis, après sévère sélection, tous les ans, à poursuivre leurs études dans les Grandes Écoles de France (Saint Cyr, Polytechnique, et autres) dont ils forment un effectif de plus en plus significatif).


VI. Le baccalauréat français au Viet Nam dans les années 1950


L'École Française de Nha Trang, avant de devenir Collège a, successivement, et, compte-tenu de son développement régulier, préparé ses élèves au concours d'entrée en classe de 6ème aux lycées de Da Lat et de Saigon, puis à l'entrée en seconde de ces mêmes établissements pour les élèves ayant passé avec succès les épreuves du Brevet Élémentaire.


Par la suite furent créées au Collège Français de Nha Trang les classes de seconde, première et terminale .


Mon départ ayant eu lieu en 1966, il ne m'est donc pas permis de vous fournir de renseignements sur cette période, coïncidant également avec le démantèlement du Collège selon un processus dont je n'ai eu aucun écho et qui semblent avoir duré jusqu'en 1975.


Par ailleurs, durant mes années d'activité j'ai vu passer au collège un grand nombre d'instituteurs, de professeurs, métropolitains ou formés par mes soins. La majorité n'y a professé que pendant une période souvent limitée, avant de reprendre du service soit dans la métropole, soit, parfois en Afrique. Certains ont même changé de profession. Et ... 44 années se sont écoulées depuis mon retour sur «mes terres», ce qui peut expliquer qu'en dehors de quelques fidèles anciens élèves et un dernier survivant parmi mes amis vietnamiens, je n'ai plus aucun contact avec un passé qui m'est cher et que je viens d'évoquer pour vous.


Jean FAURE



© cfnt, Collège Français de Nha Trang